Aujourd'hui, après une longue absence bloguesque, je reviens pour vous parler de mon allaitement. Après bientôt deux ans d'allaitement, je crois que je peux m'exprimer sur le sujet sans dire trop de bêtises, bien que je ne sois ni sage-femme, ni médecin. On me pose très souvent les mêmes questions, du coup, j'ai eu envie de les réunir dans un billet, histoire de partager avec d'autres mamans (ou futures mamans) mon expérience.
Je vais tacher d'être la plus sincère possible... Ceci étant dit, vous connaissez l'adage, ce qui marche pour un, ne fonctionne pas forcément pour l'autre. Aussi, j'insiste sur le fait qu'il s'agit uniquement de mon expérience. Sans langue de bois. Ni pour décourager, ni pour enrôler. Juste une expérience de l'allaitement.
Alors, c'est parti...
1 - Version soft : Je me demande si je vais allaiter car j'ai peur que ça m'abîme les seins. Toi, tu as vu une différence ? / Version hard : Je ne vais pas allaiter car la cousine de ma collègue Irina, ben elle a allaité, et ben tu verrais ses nichons, elle peut s'en faire une écharpe.
Hum. Bon. Grande respiration. Alors commençons par le début. On nous rabache que ce n'est pas l'allaitement qui abîme nos précieux nichons mais la grossesse et/ou les variations de poids trop importantes (et trop rapide). Effectivement, lorsque j'étais enceinte, j'ai vu une augmentation du volume de ma poitrîne ultra-rapide (et douloureuse). Impossible de faire quoi que ce soit, mise à part choisir des soutien-gorges dans dans matières souples pour éviter toute pression et prier pour que ça ne pète pas dans tous les sens. Ensuite, il y a eu la montée de lait, à la maternité, où j'ai vu mes nichons ressembler à deux énormes ballons de rugby. Pareil, c'était douloureux et ma peau était tellement tendue que j'avais l'impression qu'elle n'y résisterait pas. Si je n'avais pas voulu allaiter, j'aurais pu prendre des médicaments pour empêcher la montée de lait, seule solution pour éviter ce phénomène. Ensuite nickel. Je connaissais des variations au cours de la journée, évidemment, selon si mes seins étaient plus ou moins pleins. Mais ma peau restait souple et confortable.
Aussi ma réponse est : ça dépend. Ah ah ah. Et oui. Dans mon cas, c'est bien la grossesse qui a transformé ma poitrine. Mais la montée de lait aussi. La bonne question en faite est "est-ce que ma poitrine aurait connu le même sort si je n'avais pas allaité ? " , et là, il me semble bien que oui !
2 - Version soft : L'allaitement c'est bon pour retrouver rapidement la ligne, tu as perdu tes kilos de grossesse en combien de temps, toi ? / Version hard : Franchement l'allaitement c'est trop cool parce que tu peux bouffer tout ce que tu veux et même que tu maigris grave !
Hum. Bon. Seconde grande respiration.
Ben pas forcément en faite. (Aïe. Pas taper. Pardon.)
Personnellement, l'allaitement m'a donné terriblement faim, bien plus que pendant ma grossesse. Et si par malheur, je resistais à mes envies de sucré (alors qu'en réalité, je suis bien plus salé), j'étais prise de vertiges, j'avais mal à la tête, des gros coups de fatigue. Du coup, il fallait que je mange des repas copieux (mais équilibrés) et que je prenne une petite collation à 16:00 pour tenir le choc. Résultat des courses, j'ai grossis. Et oui, je fais partie du petit pourcentage des femmes qui n'ont pas perdu de poids pendant leur allaitement. Et autour de moi, d'autres mamans ont connu le même destin. Bien sûr, avec un allaitement long, il y a un moment où on trouve son rythme de croisière et les kilos finissent par s'envoler sans efforts. Mais ce n'est pas évident, ni immédiat. A bon entendeur.
3 - Version soft : On doit donner la tétée toutes les 2/3 heures. Si le bébé demande plus, c'est que le lait n'est pas assez nourrissant, ou que l'on n'a pas assez de lait. / Version hard : J'ai essayé d'allaiter, c'était l'horreur, je n'avais pas de lait, mon bébé ne faisait que chouigner, j'ai été obligé de donner des compléments. Comment tu as su que ton bébé prenait bien, toi ? Tu le pesais avant et après la tétée ? Il ne réclamait pas ?
Bullshit. Bullshit. Bullshit.
Pardon.
Si vous tombez sur une sage-femme qui fait une pesée avant et après tétée, contactez rapidement une animatrice de la Leche League pour vous aider. C'est n'importe quoi. Je n'ai jamais fait ce genre de truc car j'étais informée et je savais que c'était complètement nase.
Bon alors commençons par le début. Pour produire du lait, le sein a besoin d'être stimulé. OK. La meilleure des stimulations reste la sucion du bébé, technique impossible à reproduire, même avec le meilleure des tire-lait. OK. Du coup, notre petit(e) champion(ne) va téter tout azimut après sa naissance afin d'obtenir son précieux breuvage dans des quantités satisfaisantes. OK.
Donc oui, au début, il se peut que bébé tête sans arrêt. En tous cas, le mien tétait très très souvent. Au moins toutes les heures. Parfois toutes les demi-heure à la maternité. MAIS, rassurez-vous, une fois que la machine est lancée, que le bébé reçoit la rassion nécessaire à le rassasier, les tétées s'espacent. Cela peut prendre plus ou moins de temps selon les femmes. Inutile de chercher à mesurer, à dater, à calculer. Toute pression à ce sujet s'avère inutile. J'ai toujours allaité à la demande, du coup, j'ai du mal à mesurer à partir de quand mon petit d'homme à commencer à moins demander. Mais dans mes souvenirs, c'était très rapide.
Et puis, il y a eu les célèbres pics de croissance... Ou d'un seul coup, du jour au lendemain, bébé avait toujours faim! Mais c'est l'affaire de quelques jours.
Mais alors, comment j'ai fait pour tenir ??? Parce qu'un bébé allaité à la demande, c'est aussi la joie de pouvoir rassurer bébé n'importe où, n'importe quand ! J'ai pu prendre le train avec lui, endormi au sein, il n'a jamais embêté personne. Parce que lorsqu'un dîner chez des copains s'éternise, pas de problème, j'ai tout ce qu'il faut à ma portée ! Parce que dans le cas d'une vilaine gastro, mon fils n'a jamais refusé le sein, et même si il vomissait, je savais qu'il se réhydratait grâce à mon lait. Parce que dans le cas des percées dentaires, la sucion masse la gencive et soulage. Parce qu'en cas de chute, de gros coup de barre, ou de refus de faire la sieste, une tétée câlin a quasimment toujours tous réparé !
4 - Version soft : Je vais faire un allaitement mixte car je souhaite que le papa puisse participer / Version hard : Mon mec me tire la tronche car il pense que l'allaitement va l'exclure...
Pour le père comme pour la mère, il est normal de se demander comment chacun va pouvoir prendre soin du petit, quelle place occuper en tant que Papa ou Maman. Et par rapport à l'époque de nos chères mamies ou mamans, nous ne pouvons que nous satisfaire de voir les papas s'investir dans la vie de famille.
Là, c'est le moment où certaines se marrent! Ben pourquoi ? Ah, il ne veut QUE donner le biberon... Ah ben oui, alors, c'est un peu plus compliqué.
Reprenons du départ.
L'arrivée d'un bébé, c'est le grand chamboulement dans la vie d'un couple. Là, on est d'accord. D'un côté, il y a le petit. Il va falloir le nourrir, certe, mais aussi, le laver, changer ses couches, l'endormir, le rendormir, le câjoler quand il a un chagrin, jouer avec lui, le promener, l'emmener en visite chez le pédiatre, prendre soin de lui quand il est malade...
A côté de ça, il faut aussi s'occuper de soi et de la maison (sauf si on est pété de thune et qu'une personne s'en occupe pour nous) : faire les lessives, préparer les repas, passer l'aspirateur, faire les courses, nettoyer les sanitaires/cuisine/salle de bain, vider/remplir le lave-vaisselle, s'occuper de l'administratif...
Tout ça prend du temps. Aussi, avant de décider quoi que se soit (car chacun est libre de faire comme il veut sur ce sujet), il faut bien réfléchir à qui va faire quoi. Parce que :
- Si les tâches sont mal réparties, ça veut dire que le nettoyage des biberons, c'est encore une corvée de plus. Le papa va-t-il s'en charger ? Souvent ou va-t-il attendre que tous les bibs soient sales ?
- Chaque fois que la maman va donner une tétée, ça veut aussi dire 5 minutes de pause pour elle. Dans le canapé à regarder une série, dans son lit pour une petite sieste, bien caler dans un fauteuil à rêvasser. Est-ce que le papa va lui accorder autant de temps de pause avec les bibs ?
- Donner le sein, c'est aussi la possibilité de se rendormir tranquillement avec bébé au sein lorsqu'il se réveille la nuit. Comment allez-vous vous répartir les biberons la nuit ? Est-ce que vous vous lèverez alternativement pour préparer un biberon ?
- Combien de biberon est-il prêt à donner ? Parce que si c'est seulement celui du retour du boulot...
Franchement, chez nous, on a d'abord commencer par voir comment les choses se passaient. Très vite, je me suis rendue compte que j'avais grand besoin de l'aide du papa. D'ailleurs ne surtout pas faire semblant de tout gérer toute seule. Il n'y a aucune honte à dire à son homme qu'on est au bout du bout... Et là, on voit comment le papa arrive à se caler. Chez nous, la question des biberons à très vite été oubliée car on avait suffisamment à faire avec tout le reste. Le papa s'occupait des bains, faisait des siestes avec bébé contre lui, jouait, chantait des chansons... Aujourd'hui, après presque deux ans, ils ont une super relation, super fusionnelle. C'est chouette. Nous n'avons aucun regret.
5 - Version soft : Les mamans qui allaitent leur bébé ont plus de mal à confier leur petit. C'est assez contraignant... / Version hard : Un gâmin colé à mes basques du matin au soir, très peu pour moi ! Franchement, tu n'en as pas ras-le-bol de ne jamais mettre le nez dehors ?
Alors pour commencer, je ne me suis jamais sentie emprisonnée parce que j'allaitais. J'ai maintenue mes sorties parce que j'adore sortir et que je ne pouvais pas concevoir de rester enfermée entre 4 murs du matin au soir.
Au départ, lorsque mon bébé était tout petit, je l'emmenais absolument partout. Restaurant, soirée chez des copains, apéro en terrasse... Il n'était pas pénible du tout, ne pleurait quasimment pas, et dès qu'il commençait un peu à s'affoler, je le prenais contre moi, une petite tétée discretos sous un foulard et c'était réglé. Je profitais de ma nacelle, de son cosi ou encore de mon écharpe de portage. Impeccable. Il pourra même dire que la première fois qu'il a visité le Louvre, il n'avait même pas 6 mois !
Concernant les sorties nocturnes, type soirées chez des potes sans enfant, sorties cinéma, lieux avec cigarettes, journée shopping entre copines... Bon ben là évidemment, on ne l'emmenait pas. Dans ce cas, je tirais mon lait, et le confiais à une personne de mon entourage. Cela n'a jamais posé de problème, même si j'avoue que ce n'est pas arrivé toutes les semaines non plus, car autour de nous, il y a eu beaucoup de bébé en même temps et on s'est adapté.
A partir de ses 9 mois, mon petit garçon a été en crêche et ne tétait pas entre 9:15 et 16:30 sans que cela pose la moindre difficulté.
Voilà pour les questions que l'on me pose le plus souvent sur mon allaitement, enfin surtout sur l'allaitement d'un nourrisson. Je ferais un billet à part sur l'allaitement d'un bambin, car les questions sont bien différentes! J'ai cherché à être honnête avant tout. Il se peut que certaines mamans trouvent mes réponses quelques peu négatives par rapport à l'allaitement. Ce n'est pas le cas du tout. J'ai adoré allaité mon fils, et actuellement, à presque deux ans, il est TOUJOURS allaité. C'est un merveilleux lien qui nous unit, nous sommes très proches. Cependant, il me semble juste de répondre la vérité sur ces différentes questions et parfois, il faut bien avouer que ce n'est pas facile.
A l'inverse, je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit de faire quoi que ce soit. Chacun est libre, si vous ne souhaitez pas allaité, cela ne me pose aucun problème, évidemment !!!
Si vous avez des questions, n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'envoyer un mail. Excellente journée à vous !
PS : Ce billet n'est qu'un partage d'expérience aussi, il n'a aucune valeur scientifique.